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« Nos vies valent plus que leurs profits ! »

La LCR de l'Aisne et le féminisme

La fédération de l'Aisne de la LCR fait du féminisme une de ses priorités.
A commencer par l'organisation elle-même : parité dans le bureau fédéral, présence sytématique de militantes dans toutes les réunions publiques, organisation d'un service d'ordre mixte...

Cette page vise à favoriser la discussion sur ces thémes, qui sont l'affaire de toute l'organisation.

Sommaire

Affiche de la campagne Besancenot

La Picardie en tête pour sa vision d'avenir ?

Voici un article paru dans le mensuel "Agir en Picardie" n°118 (mai 2008) . Il y est question de la mise en place d'une section de prospective du Conseil Economique et Social de Picardie.
Cherchez l'erreur...ou cherchez la femme...
La section prospective... et les femmes ?

  Le 8 mars, Journée internationale de luttes des femmes pour leurs droits

Femmes, prenons la Bastille !

Rendez-vous métro Père-Lachaise à 18h

PARCE QUE LES FEMMES NE VEULENT PLUS SUBIR...

Dans la sphère privée comme publique, les femmes subissent des violences :
• Violences conjugales : en France, en moyenne, une femme meurt tous les trois jours des suites de violences au sein du couple. ;
• Viols : 48 000 femmes sont violées chaque année en France, selon l’enquête manée en 1999 par l’Enveff ;
• Mariages forcés, mutilations sexuelles et diverses formes d’esclavage ;

Dans le monde du travail, les inégalités professionnelles entre les les femmes et hommes s’aggravent. Les femmes représentent :
• 80 % des salariés pauvres (payées en dessous du Smic) ;
• 57 % des chômeurs non indemnisés inscrits à l’Anpe ;
• 83 % des emplois à temps partiel ;
• 60 % des emplois aidés ou en CDD...

... ELLES SE BATTENT POUR :

Une réelle volonté politique dans la lutte contre les violences envers les femmes avec l’adoption de la loi cadre proposée par le CNDF ;
• Un emploi stable à plein temps pour celles qui le souhaitent ; pour l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes ;
• Le droit à un logement décent avec un loyer accessible, l’application de la loi de réquisition ;
• Un service public de la petite enfance, avec la gratuité des crèches et leur développement ;
• Le remboursement par la Sécurité Sociale de tous les moyens de contraception ;
• Le droit à l’avortement, l’application de la loi de 2001 et la suppression du plan « hôpital 2007 » ;
• La liberté de choisir sa sexualité ;
• Un statut d’autonomie pour les femmes migrantes et le droit d’asile pour les femmes persécutées dans leurs pays en raison du seul fait d’être femme ;
• La défense de la laïcité, contre l’ingérence du religieux dans le politique, contre tous les intégrismes religieux ;
• La solidarité avec les femmes du monde entier ;
• Le règlement pacifique des conflits, la reconnaissance du rôle des femmes dans les processus de paix.


Premiers signataires : Collectif National Droits des Femmes, Marche Mondiale des Femmes, SOS Sexisme, Atalante Vidéo Féministe, Maison des Femmes de Paris, le Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures », le Réseau Féministe « Ruptures », Ligue Droits de l’Homme, APEL (Association pour l’Egalité), Parti Communiste Français, Association 20 ans barakat, A.n.a (avec nos ainées) Partenza, Ras l’Front, La Meute, Encore Féministe, Ligue Communiste Révolutionnaire, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Les Chiennes de Garde, Mix-Cité, CADAC, Coordination Lesbienne en France, CQFD Fierté Lesbienne, Coordination des Groupes de Femmes Egalité, Union Syndicale Solidaires, Les Alternatifs, Citoyennes Maintenant, CAFO Mali France, Collectif des réfugié-es au Maroc, Voix Rebelles, Rajfire ( Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées), Les Verts, Femmes et contribution au développement, Association Utopsya, Marches Européennes/EuroMarches, ACTIT, Ahmet Kaya (association culturelle Kurde), Plurie-Elles Algérie, Les Panthères Roses, Libres Terres des Femmes, L’ACORT - Groupe femmes de Turquie, La CIMADE, Les amis de la Commune de Paris (1871), Association des Tunisiens en France...
Photo de la manif du 8 mars 2007 parue dans Rouge
Photo parue dans Rouge

CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

necessite fait loi !

Depuis le XIXe siècle, les femmes ont conquis de droits sociaux et politiques. Pourtant en 2006, elles doivent encore lutter contre les violences dont elles sont l’objet ! S’il est vrai qu’il existe déjà des lois contre ces violences. Celles-ci sont dispersées dans de nombreux codes, ce qui les rend peu visibles et peu efficaces. D’autre part, elles n’envisagent les violences que sur le plan répressif, occultant l’aspect  préventif et la protection des victimes. Il y avait donc urgence. 

Le Collectif national Droit des femmes (dont la LCR est membre) se jette dans la bataille pour faire adopter une loi-cadre. Inspiré du modèle espagnol, le Collectif veut aller plus loin en prenant en compte l’ensemble des violences faites aux femmes : non seulement celles  subies dans les lieux publics, mais aussi  au sein même de  la famille, dans le couple, au travail et également les violences sexistes, lesbophobes et la prostitution. Ce nouveau texte n’alourdit aucune peine et abroge les mesures répressives à l’encontre des prostituées, il porte sur 3 volets essentiels que sont la création de nouveaux tribunaux,  la protection des victimes  et leur accueil.

 
Mise en place de tribunaux spécifiques

Pour pouvoir traiter globalement les plaintes des femmes violentées, la justice espagnole a mis en place des tribunaux spécifiques. Après un examen approfondi de cet aménagement  judiciaire, cette mesure a été reprise dans l’article 108 du projet de loi français.

En effet, la complexité de ces affaires de violences génère souvent l’application des droits civil et pénal. Malheureusement, compte tenu de l’actuelle séparation  judiciaire, il arrive encore que des juges français aux affaires familiales traitent un divorce en ignorant  les violences conjugales subies

Ainsi,  institué dans le ressort de chaque Tribunal de Grande Instance, un tribunal de la violence à l’encontre des femmes, compétent tant au civil qu’au pénal pourrait juger à la fois, les atteintes morales, psychiques, sexuelles subies par les plaignantes et les affaires de filiation, de divorce et de gardes d’enfants.

Ordonnance de protection 

L’urgence avec laquelle il faut parfois soustraire les femmes de leur environnement,  rend indispensable  une procédure judiciaire adaptée. L’article 113 du projet de loi prévoit que le juge puisse accorder aux plaignantes (ou à leurs représentants) des auditions dans un délai maximal de 24 heures à partir de la présentation de la demande. Ces auditions doivent être organisées de façon à éviter la confrontation entre la victime et l’agresseur. Ces mesures de protection d’une durée initiale de 30 jours  peuvent sont renouvelables une fois, mais ne peuvent être prolongées au-delà, sans mise en examen de l’agresseur.

Les services d’accueil

L’article 35 du projet de loi prévoit l’implantation d’au moins un service d’accueil d’urgence des femmes victimes de violences dans chaque département. Ces services seront organisés de façon à pourvoir apporter une assistance juridique, sociale et psychologique, même si la femme n’a pas porté plainte. En effet,  le dépôt de plainte est une décision qui demande une longue maturation et durant cette période de réflexion, les femmes violentées doivent avoir accès aux structures d’accueil d’urgence. Ces centres d’accueil  devront comprendre des personnels ayant reçu les formations adaptées leur permettant de travailler en équipe interdisciplinaire comprenant : des assistants sociaux,  médecins, psychologues.

Les militantes du Collectif national Droit des femmes qui ont travaillé sur la loi-cadre sont farouchement opposées au projet de loi relatif à la prévention de la délinquance de Sarkozy, qui prévoit dans son article 16 d’autoriser les médecins à révéler les violences conjugales et ce même sans l’accord des victimes.

Si ce mode de signalement pour les violences aux mineurs est une bonne chose, en revanche, les victimes majeures doivent décider de leur dépôt de plainte. L’un des enjeux de la loi-cadre est aussi de les aider à le faire. En effet, si une femme sait que son médecin peut faire un signalement sans son accord, concernant  les violences dont elle est l’objet, on peut tout à fait craindre qu’elle ne le consultera plus. La loi Sarkozy réduisant ainsi les victimes au silence. La possibilité, pour les services d’aide aux victimes de solliciter du juge l’ordonnance de protection ne déclenche pas la plainte laissant ainsi la victime libre de son choix. La loi-cadre prend en compte l’ensemble des violences faites aux femmes en respectant leur choix et en les assistant dans leurs démarches personnelles.

Compte-rendu par Brigitte 

Dessin de Faujour

Sources :

-         Défendre les femmes violentées, par Maud Gelly, Rouge du 23 novembre 2006 – n ° 2182, p.3

-         Violences faites aux femmes, nécessaire loi-cadre, par Maud Gelly, Rouge du 7 décembre 2006 – n° 2184 – dossier p.8-9

A lire : Contre les violences faites aux femmes : une loi-cadre ! 128 p. Syllepse, Paris,  2006, 6,65 €

Notes biographiques : membre du Collectif national Droit des femmes, Maud Gelly est médecin généraliste dans un centre d'IVG et dans un centre de planification familiale.

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LES MOTS ET LES FEMMES  de Marina Yaguello

Dans cet ouvrage Marina Yaguello  tente de cerner le langage dans sa diversité sexuelle et révèle que la place de la femme dans le langage  est le reflet de sa place dans la société.

L’une des premières constatations est la dominante masculine dans le langage usuel, non seulement dans le registre lexical mais plus généralement dans le « comportement langagier ». De nombreuses  études sociolinguistiques démontrent que les hommes refusent aux femmes un statut d’égalité dans les débats. En effet, les hommes  sont souvent à l’initiative de la conversation, s’attribuant la gestion de la prise de parole, le choix des sujets et leur maîtrise. D’autre part, ils développent également des techniques masculines pour empêcher les femmes de s’exprimer, comme « l’interruption de parole » et le « recouvrement ».

Le langage n’est pas fait uniquement pour faciliter la communication il permet aussi la censure, le mépris, l’oppression et la violence. Le rapport de l’individu à la langue passe par son rapport à la société.  Les différences de classes sociales, de groupes ethniques, d’âges, de professions ou la différenciation sexuelle orientent le langage. Marina Yaguello rappelle que « le discours féministe comme tout discours militant porteur d’une idéologie s’intègre dans le langage courant et se déforme au travers de ce processus d’intégration. La langue se nourrit des idéologies en même temps qu’elle les véhicule et les entretient ».

Les mots et les femmes

Cet ouvrage développe une étude sur les rapports entre la langue et la dynamique du mouvement féministe. Elle présente la formation du registre féministe qui comprend l’usage récurent de termes empruntés aux sciences sociales (exploitation, groupe dominant, groupe dominé) ou au registre des mouvements contestataires (libération, lutte contre l’oppression, cause, discrimination, conditions, combats…).

Au-delà de l’étude du langage usuel et féministe, Marina Yaguello consacre un chapitre à « la langue du mépris », à ces mots utilisés par les hommes pour dévaloriser les femmes.  La péjoration de la femme est présente dès l’enfance, en effet les filles sont souvent qualifiées de noms d’oiseaux (poule mouillée, bécasse, oie blanche…) ce qui n’est pas vrai pour l’homme mis à part le paon vaniteux ou l’ours mal léché ! La femme est encore aujourd’hui trop souvent l’objet de d’insultes. Il apparaît aussi nettement que l’injure à caractère sexuelle est à sens unique et que seuls les hommes la manient contre les femmes et jamais l’inverse. Cet ouvrage extrêmement détaillé et richement illustré, permet de démonter aisément certains mécanismes du sexisme et de la bêtise ! A lire et relire sans modération !

Les mots et les femmes par Marina Yaguello, La petite bibliothèque Payot, 255 p. - 9 €

Compte-rendu de lecture par Brigitte

LES POLONAISES EN LUTTE POUR LE DROIT À L’AVORTEMENT

Le 9 décembre dernier, une manif a eu lieu devant le Parlement à Varsovie en soutien aux femmes polonaises qui luttent pour le droit à l’avortement. Ces femmes s’opposent à une nouvelle loi restreignant encore l’accès à l’interruption volontaire de grossesse, déjà limité en Pologne, aux seuls cas de viol, d’inceste ou  de maladie grave de la femme.

En fait, cette nouvelle loi émane des travaux  de la Ligue des familles polonaises, qui a ainsi rédigé une proposition de modification de la Constitution, destinée à rendre l'avortement illégal. Les associations et groupes de pression catholiques sont si puissants en Pologne, qu’ils parviennent même à empêcher les IVG prévues conformément à la loi en vigueur !

Les pouvoirs publics annoncent que le nombre d’avortements officiels se situe entre 150 et 180 par an, tandis que les organisations non gouvernementales estiment le nombre d’avortements clandestins dans une fourchette comprise entre  80 000 et 200 000 par an.

L’accroissement exponentiel de l'avortement clandestin a généré un  marché noir, ainsi pour 750 euros certains médecins opèrent dans des cliniques privées. Mais les femmes les plus démunies qui ne peuvent financer l’intervention doivent accepter leur grossesse. Et la paupérisation galopante en Pologne contraint certaines femmes à abandonner leur bébé à la naissance, faute de pouvoir les assumer économiquement.

Conscientes de l’ampleur du drame qui se déroule en Pologne, de nombreuses associations comme  la Fédération pour les Femmes et la Planification de la famille (Federacja na Rzecz Kobiet i Planowania Rodziny, FRKiPR), L'Entente des Femmes du 8 Mars (Porozumienie Kobiet 8 Marca, PK8M), Pro-Femina, Entente des Lesbiennes (Porozumienie Lesbijek), Syndicat libre « Août '80 » (WZZ « Sierpień '80 ») et le Parti polonais du Travail (Polska Partia Pracy, PPP) soutiennent les actions féministes en faveur des droits de la femme.

Brigitte
En 2003, un bateau-clinique avait tenté d'aborder en Pologne, mais les autorités l'avaient placé en quarantaine et empêché les femmes polonaises d'y accéder.

En 2003, un bateau-clinique avait tenté d'aborder en Pologne,
mais les autorités l'avaient placé en quarantaine et empêché les femmes polonaises d'y accéder.